l'héritage des Abénakis - lectures et conférences - les Boréades de la danse


 

MENAHANEK, SUR L'ÎLE

Le parc Émilie-Gamelin devient Menahanek, un lieu de confluences, de rencontres et d'échanges; comme l'a été pour les Premières Nations, l'île de Montréal, sise au milieu du grand chemin qui coule. Menahanek est un lieu ouvert où, durant quatre jours, le grand public peut revivre les traditions de troc d'idées et de savoir-faire nées lors des rassemblements qui ponctuaient les saisons des premiers peuples. Menahanek est un mot abénaki qui signifie sur l'île. Puisse ce mot prendre le sens d'une invitation à faire, dans un climat d'amitié, un beau voyage sur l'île de tous les possibles.

Sylvain Rivard


 
PARC ÉMILIE-GAMELIN > DU 16 AU 19 JUIN (SAINTE-CATHERINE/BERRI/ DE MAISONNEUVE/SAINT-HUBERT, MÉTRO BERRI-UQAM) DE 12 H À 22 H, DU JEUDI AU SAMEDI, ET DE 12 H À 17H LE DIMANCHE

 

La grande nation des Abénakis invite les Montréalais, les visiteurs du monde entier et les Autochtones des trois Amériques à se joindre à eux pour ces quatre jours de célébration. Une occasion privilégiée de partager les richesses d'une culture millénaire et les espoirs, la vivacité et la créativité de communautés ouvertes sur l'avenir. Le site extérieur de Présence autochtone est devenu au fil des ans le témoin essentiel des multiples dimensions des univers matériels et spirituels des Premières Nations.

Cette année, avec les couleurs et les voix des Abénakis, qui en sont le coeur battant, le grand rassemblement du parc Émilie-Gamelin, loin des stériles nostalgies, devient le révélateur des forces vives qui font de l'héritage des traditions un monde chargé d'espoir pour les jeunes générations.


 

 

MASQUES ET PANIERS, DES MÉMOIRES PARADOXALES

Le site extérieur de Présence autochtone met en relief l'apport inestimable des artistes et artisans des Premières Nations dans un contexte qui permet de bien saisir le rôle qu'ils jouent au sein de leur communauté. La transmission d'une technique spécifique aux jeunes générations n'est pas un effet de nostalgie mais une forme de résistance à l'effritement identitaire. C'est beaucoup plus une affirmation de foi en l'avenir que nous démontrent les évolutions constantes que subissent ces techniques au contact de la vie moderne. Ce qui perdure, c'est la vitalité d'une culture qui, en toute fierté et légitimité a choisi de faire entendre sa voix dans le grand choeur de l'humanité.

LA FAMILLE UNDERWOOD, DES ABÉNAKIS DE LA NOUVELLE-ANGLETERRE

Devant les paniers d'aiguilles de pin rouge de Heather Underwood, tous s'accordent à en apprécier la beauté et le caractère unique de chacune de ces oeuvres d'art. Tant par la technique employée que par les longues aiguilles de pin enroulées et assemblée au point de chaîne, ils sont la quintessence même de la tradition autochtone. Pourtant, l'origine de ces paniers est africaine. Ils ont été amenés en Amérique par les premiers esclaves vers 1700. Ce n'est qu'au début du vingtième siècle que les Abénakis ont donné à cette forme d'art le degré de perfection qui en fait la renommée à travers le monde. Heather Underwood nous donne ici un aperçu de cet héritage. Elle est accompagnée de son père Allyn et de Rita, sa mère. Le travail de l'écorce prend la forme de canots légers et solides; le travail du bois, quant à lui, aboutit aux formes étranges des casse-tête dont la beauté n'arrive pas à nous faire oublier la redoutable efficacité.

RENCONTRE DES BORUCAS, MASQUES ET TISSAGES

Descendants des Mayas, les Borucas vivent dans les montagnes du Sud du Costa Rica. C'est en grande partie par la transmission des techniques traditionnelles d'artisanat et par la perpétuation de la fête des Diablitos que le peuple boruca a conservé son identité. Les masques multicolores en bois de balsa sont sculptés par les hommes. Les visages gravés et peints portent des représentations symboliques de la nature en haut du crâne. Les femmes s'occupent des costumes et elles préparent les ingrédients naturels utilisés pour la peinture.

Les artisans borucas nous font vivre à travers les objets qu'ils fabriquent les préparatifs des Diablitos.

LE TAUREAU MEURT ET L'INDIGÈNE VIT ­ Les hommes, jeunes pour la plupart, se couvrent de leurs masques et endossent leurs déguisements de toiles de jute et de palmes. Durant trois jours et trois nuits, ils miment une lutte effrénée contre le conquistador espagnol, symbolisé par le taureau. Ils font neuf fois le tour du village. Dans chacune des maisons, il y a des tamales et de la chiéha (alcool de maïs).

La fête se termine par la crémation du taureau vaincu dont on partage les restes entre tous les habitants Borucas. Les petits diables ou diablitos que sont les indigènes ont gagné la bataille. Un grand feu célèbre la victoire et annonce le bal qui durera toute la nuit.

La fête des Diablitos a lieu chaque année du 30 décembre au 1er janvier.


 

 

 

 

 


 

 

LES MOTS DU TERRITOIRE, TOPONYMIE ET IDENTITÉ

ESPACE WICKIUP, PARC ÉMILIE-GAMELIN > 16, 17 ET 18 JUIN À 18H30
Avec Philippe Charland, géographe et Douglas Jack, coordonateur du projet Green Map Eco Montreal Tiohtiake

Un aperçu de la toponymie du Québec, particulièrement de la région de Montréal. Les noms originaires des langues des Premières Nations ouvrent de nouvelles perspectives sur notre histoire et la compréhension que nous en avons. Les anciens noms étaient porteurs de sens pour ceux qui les avaient assignés aux lieux qu'ils occupaient et à ceux qu'ils traversaient au cours des saisons. Que nous révèleraient ces noms, si nous les connaissions aujourd'hui, sur les lieux que nous habitons et qui nous habitent ?


 
ESPACE WICKIUP, PARC ÉMILIE-GAMELIN > JEUDI 16 JUIN ET VENDREDI 17 JUIN À 14H30 DIMANCHE 19 JUIN À 13H30
GRANDE BIBLIOTHÈQUE, SALLE M450 > JEUDI 16 JUIN ET VENDREDI 17 JUIN À 17H DIMANCHE 19 JUIN À 15H30

 

Les mots comme des flammes pour y fondre le plomb des silences.
Des mots proférés, des mots chuchotés, de ceux qui consolent à ceux qui résistent, des mots
pour qu'une histoire continue, des mots d'enfants pour que ceux de l'aîné gardent un sens
et pourquoi pas, les plus beaux, les mots de tous le jours qui trouvent des oreilles et des coeurs amis.

16 JUIN
AUTOUR DU CONTE, ENTRE LE MERVEILLEUX ET LA POÉSIE

Avec Rémy Savard, anthropologue et Marie-Jeanne Basile, ethnolinguiste

Les légendes formaient un véritable code moral pour les Innus, qui y lisaient des leçons sur le comportement à adopter en société. Avec La Forêt vive, son dernier titre publié aux éditions Boréal, Rémi Savard propose de revivre la naissance du monde à travers quatre récits recueillis durant l'été 1970 à La Romaine. Il nous présente les aventures de Tshakapesh et l'humanisme algonquien dont ces récits sont imbibés. Cet humanisme fait cruellement défaut dans notre monde contemporain. Marie-Jeanne Basile, innue, spécialiste de la culture innue et ethno-linguiste, nous révélera certains de ces mythes.

17 JUIN
LITTÉRATURE AMÉRINDIENNE DU QUÉBEC — ÉCRITS DE LANGUE FRANÇAISE

Avec Maurizio Gatti, chercheur et auteur, Geneviève McKenzie, auteur et Victor Falardeau, flûtiste

Originaire d'Italie, Maurizio Gatti, habite au Québec depuis 1998 où il a obtenu un doctorat en Littérature québécoise portant sur la littérature de Premiers Peuples. Il est l'auteur de Littérature amérindienne du Québec — Écrits de langue française. Geneviève McKenzie, conteuse et poète innue récitera un de ses contes publié dans le livre de M. Gatti. Elle sera accompagnée à la flûte par Victor Falardeau.

19 JUIN
DES PAROLES DES AMÉRIQUES
Avec Rae Mary Taylor, artiste et poète et Bob Bourdon, conteur

Dès son enfance, Rae Marie Taylor développe une réelle affinité avec la culture des Autochtones de son pays d'origine, le Sud-ouest américain. Tout en continuant ses propres recherches en art et en poésie, Rae rencontre des auteurs des Premières Nations dont N. Scott Momaday, Linda Hogan, Lucie Tapahonso, Joy Harjo. Durant les années 90, elle établit le premier cours de littérature amérindienne au Collège Dawson. Elle nous propose ici un choix de textes et une réflexion sur les grands thèmes de cette littérature qu'elle aime tant. L'acteur-conteur Mi'kmaq, Bob Bourdon, donne corps et voix aux mots des auteurs.

De belles occasions d'entendre ces paroles multiples des origines, ces sagesses transmises par les légendes et ces voix nouvelles qui cherchent au coeur d'une phrase le coeur battant de la vie.


 

Rémy Savard


Maurizio Gatti


Geneviève McKenzie


Rae Mary Taylor


Bob Bourdon


 

 

DES CRÉPUSCULES ENVOÛTÉS

PARC ÉMILIE-GAMELIN, SOUS LES TENTES DE PROSPECTEUR > CONTES ET LÉGENDES
16, 17 ET 18 JUIN DÈS 18H30

La parole, alliée aux souffles, aux gestes et aux rythmes des tambours, se fait la complice de toutes les métamorphoses : la main du conteur devient un oiseau, son regard une vaste plaine et ses cheveux le courant des fleuves. Sur la toile des tentes, ombres et lumières s'animent et se prolongent, se prêtant à toutes les évocations. Trois grandes tentes accueillent les spectateurs. Deux conteuses et un conteur y concoctent les ingrédients d'un banquet fastueux.

Marge Bruchac, d'origine abénakise de la Nouvelle-Angleterre, accompagne ses contes traditionnels au tambour. Nicole O'Bomsawin, directrice du Musée des Abénakis, a mis, sa vie durant, toute sa fougue et sa passion à transmettre les chants et les légendes de son peuple. Dominique T8aminik Rankin, conteur et animateur d'expérience, est notre guide sur le territoire symbolique des Anishinabe.

Ces contes et légendes ont lieu simultanément et en continu dans les tentes. Les spectateurs sont invités à aller de l'un à l'autre et à créer ainsi leurs propres récits croisés de ces voyages hors du temps. Une occasion rêvée de chevaucher le vent en bonne compagnie.


 
PARC ÉMILIE-GAMELIN > SAMEDI, 18 JUIN, 13H30

 

LE GRAND RENDEZ-VOUS FAMILIAL DE PRÉSENCE AUTOCHTONE

Massés autour de la scène aux couleurs de l'île de la tortue, représentation de la terre dans les mythologies iroquoïennes, des gens de tous âges et de toutes origines se laissent emporter par les rythmes multiples et puissants qui accompagnent les danseurs.

Les troupes, venues de traditions différentes, revêtent leurs plus beaux atours. Leurs danses sont souvent une réactualisation des rituels et des fêtes qui ponctuent les saisons des peuples premiers. Mais leur effet sur les spectateurs émerveillés est bien réel et tout à fait de notre temps.

La scène est au centre du cercle de l'univers où se jouent les amours, les naissances et les récoltes. Les tambours annoncent l'orage ou encore le temps des chasses. Les souffles se mêlent aux sons des instruments légués par des esprits bienveillants. Danser, c'est vivre pour célébrer la vie.

THUNDER HAWKS DANCERS — Thunder Hawks Dancers, de Kahnawake, nous fait connaître le riche héritage musical et les danses iroquoises de la maison longue. Leur programme est composé de danses traditionnelles sociales telles que la danse de bienvenue, la danse de la cérémonie du calumet et la fabuleuse danse de la fumée.

AWÔSSISAK AKIK — Awôssisak Akik signifie Les enfants de la Terre. Ce groupe de jeunes adultes abénakis d'Odanak a vu le jour pour mettre en valeur les chants de la nation abénakise. À la fois sobres et respectueux, ils perpétuent les chants anciens accompagnés de tambours et de crécelles lors de cérémonie, de rencontres sociales et de spectacles.

ALNÔBAK — ALNÔBAK, les Indiens en abénaki, est composé de neuf membres issus des communautés abénakises d'Odanak, de Wõlinak et de Nouvelle- Angleterre.

La danse de la couverte ponctue le rite de passage des adolescentes qui deviennent femmes et la danse de la couleuvre est exécutée lors de rassemblements pour expulser les mauvais esprits. Les Abénakis ou peuple du soleil levant vénéraient l'astre du jour et l'exprimaient en dansant.

ANDICHA N'DE WENDAT — Quatre femmes de Wendake entonnent avec vivacité leurs chants traditionnels, tandis que les pas des danseurs résonnent au rythme du tambour. Depuis plus de trois ans, les membres de ANDICHA N'DE WENDAT, font découvrir à travers le monde la culture huronne-wendat Cet enseignement fait partie de la mission de guérison du TAMBOUR CHEF SACRE.

ARMONÍA ANDINA, MUSIQUE ET DANSE — Le Turkuy est une danse originaire de Cuzco, au cours de laquelle les hommes déclarent leur amour par leur façon de danser. À tous les ans, le 1er janvier, les maires actuels et anciens de la province de Canas se réunissent avec leur épouses. Le rouge et le blanc de leurs vêtements rappellent les couleurs des flamants roses, qui traversent le ciel des villes et des villages au cours de leur migration. Pour cette danse, les maires imitent les poussins des flamants, appelés Turkuy.

KISIS — Kisis est une toute nouvelle troupe qui nous arrive de Pikogan. Nous lui souhaitons longue vie. La danse de fantaisie (fancy dancing) a été inventée pour divertir les gens qui visitaient les réserves en Oklahoma dans les années 20. Les danses ainsi que le cérémonies dont elles faisaient partie n'étaient pas montrées au grand public. À l'origine, ces danses étaient appelées crazy dances à cause des mouvements rapides des danseurs et de la flamboyance des costumes emplumés, enrubannés et perlés. Ce style de danse n'appartient à aucune nation en particulier. Aujourd'hui il est pratiqué partout en Amérique du Nord.

BALLET FOLKLORIQUE KOLLASUYO — Kollasuyo est le nom millénaire de l'actuelle Bolivie, pays qui s'étend sur trois régions géographiques différentes, où sont réparties les peuples Aymara, Quechua et Tupiguarani. Créé à Montréal en 1983, Ballet folklorique Kollasuyo permet à des jeunes de garder contact avec la culture de leurs ancêtres.

Le mot Quechua TINKU signifie rencontre, union, ou convergence. Pour cette danse, les hommes portent la montera, casque de cuir rappelant les casques de fer des conquistadores, souvent ornés de plumes de couleur. Les femmes portent un habit long et des chapeaux ornés de pompons, de plumes et de miroirs. Voici le moment de l'année où vont se défouler toutes les énergies négatives accumulées pendant une longue période afin de trouver à nouveau un équilibre dans la vie quotidienne. En versant symboliquement le sang pour la Pachamama (Terre-Mère), on espère obtenir en retour des récoltes satisfaisantes pour l'ensemble de la communauté.

MEXICO-MAGICO — Fondé à Montréal en 1990, MEXICO-MAGICO présente les danses les plus connues de la culture mexicaine et nous fait découvrir le folklore des différentes régions de ce pays aux traditions millénaires. Concheros est une danse religieuse, rituelle, à l'image d'une procession afin d'honorer les dieux. C'est le passé et le présent typique de Mexico

NUEVO AMANECER — Les membres de la troupe Nuevo Amanecer sont d'origine Bolivienne. Les Tobas est une danse préhispanique qui relate comment les Incas sont allés conquérir les frontières amazoniennes où ils ont fait des prisonniers indigènes qu'ils ont réduit en esclavage.


 

NUEVO AMANECER

 


THUNDER HAWKS DANCERS

 


BALLET FOLKLORIQUE KOLLASUYO

 


ARMONÍA ANDINA, MUSIQUE ET DANSE

 


ANDICHA N'DE WENDAT

 


MEXICO-MAGICO

 

DES OISEAUX, POUR VIVRE ET POUR RÊVER

L'outarde ou bernache du Canada et le dindon sauvage, réintroduit dans nos forêts depuis peu, sont des oiseaux mythiques. Pour les Premières Nations, les légendes qui entourent ces grands oiseaux s'appuient sur leur inestimable apport au sein de la vie quotidienne de plusieurs communautés autochtones.

Encore de nos jours, la chasse aux oies sauvages que pratiquent les Cris à tous les printemps colore plusieurs aspects essentiels de leur culture, de l'éducation des plus jeunes jusqu'à la façon dont ils prennent soin de leurs aînés.

Des techniques artisanales traditionnelles, de la fabrication d'appelants à la confection de coiffes et de vêtements, illustrent comment l'outarde et le dindon sauvage imprègnent les cultures cries, mohawk et abénakises.

 

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