Festival Présence autochtone – Prix 2017

PALMARÈS

Kuun metsän Kaisa, (La forêt enchantée de Kaisa / Kaisa’s enchanted forest)1er Prix Création
Kuun metsän Kaisa, (La forêt enchantée de Kaisa / Kaisa’s enchanted forest) de Katja Gauriloff – Finlande, 2016

Une réalisatrice plonge dans les souvenirs de famille pour y tirer le matériel nécessaire à rendre un tableau sensible et touchant de la mythologie du peuple sami, toujours vivante au milieu des conflagrations qui frappent le continent européen au 20e siècle. Pour avoir su dépasser allègrement le cadre anecdotique du récit familial dans un documentaire inventif portant le souffle poétique des contes et des légendes nordiques, le jury de Présence autochtone 2017 accorde le grand prix Teueikan à Katja Gauriloff pour Kuun metsän Kaisa.

 

2e Prix Création
Johogoi Aiyy, de Sergey Potapov – Russie, 2016

Filmés en noir et blanc, les paysages traversés par un cavalier solitaire prennent une tonalité onirique. Un visage de femme donne corps au rêve alors que la grande cérémonie annuelle du peuple sakha se déroule selon un rituel millénaire.

Pour cette union au cosmos intime qui habite depuis des âges anciens l’âme d’un peuple fier

Le jury de Présence autochtone 2017 accorde le deuxième prix Teueikan à Johogoi Aiyy de Serguey Potapov.

 

Tribal Justice1er Prix Rigoberta-Menchu
Tribal Justice, d’Anne Makepeace – États-Unis, 2017

Pour le regard sympathique mais sans complaisance qu’il pose sur la justice autochtone réparatrice plutôt que punitive ; pour avoir mis en évidence le rôle essentiel que jouent, dans des communautés de Californie et d’Arizona, deux femmes autochtones qui se dédient au difficile métier de juge ; pour une illustration de la souveraineté autochtone en marche malgré les embûches et les défis.

Le jury de Présence autochtone 2017 accorde le premier prix Rigoberta-Menchú à Tribal Justice, documentaire réalisé par Anne Makepeace.

 

2e Prix Rigoberta-Menchu
Martírio, de Vincent Carelli, Tita de Carvalho, Ernesto de Carvalho – Brésil, 2016

Au 21e siècle, il y a encore des autochtones qu’on tue pour s’approprier leur terre. Avec un film venu du Brésil, ce triste constat nous est livré avec aplomb et rigueur dans un puissant réquisitoire contre les actions criminelles posées au nom d’une soi-disant supériorité civilisationnelle. Œuvre de cinéma qui est à la fois mémoire historique, portrait d’une résistance obstinée et pressant appel à la justice, Martírio de Vincent Carelli, Ernesto de Carvalho et Tita (Tatiana Almeida), se mérite le deuxième prix Rigoberta-Menchú, décerné par le jury de Présence autochtone 2017.

Finaliste Rigoberta-Menchu

Zach’s Ceremony, d’Aaron Petersen – Australie, 2016

 

Animation
Gagnant : Four Faces of the Moon, d’Amanda Strong – Canada 2016

Évoquant l’histoire et ses avatars sur une trame narrative qui donne à voir la résilience d’un peuple avançant dans les heures sombres vers une lumière dont il rêve, Amanda Strong accomplit une œuvre filmique d’une grande beauté formelle et pose du même coup un geste de résistance, porteur d’espérance. La réalisatrice mérite ainsi le prix du Meilleur film d’animation pour Four Faces of the Moon décerné par le jury de Présence autochtone 2017.

Finaliste : Hands to the Sky, d’Elizabeth LaPensee – États-Unis 2016

Finaliste : Konãgxeka: o Dilúvio Maxakali, de Charles Bicalho, Isael Maxakali – Brésil, 2016

 

Court métrage
Gagnant : Gods Acre, de Kelton Stepanowich – Canada, 2015

Pour l’ampleur apocalyptique donnée à un modeste court-métrage dont le propos trouve une forte résonnance aussi bien dans l’histoire des peuples autochtones d’Amérique que dans la troublante actualité des changements climatiques qui menacent l’humanité entière, le jury de Présence autochtone 2017 décerne le prix Meilleur court-métrage à Kelton Stepanowich pour Gods Acre.

Finaliste : Kéwku, de Sean Stiller – Canada 2017

Finaliste : El Camino es Largo, d’Edgar Sajcabun – Guatemala, 2016

 

Main Film
Ukiuktaqtumi, de Stephen Agluvak Puskas – Canada, 2016

À travers ce kaléidoscope d’images glanées sur Internet, le réalisateur a su transmettre la puissance des liens qui unissent les membres des communautés filmées, la beauté des relations inter-générationnelles et la force des traditions, tout en évoquant certaines des difficultés vécues par les peuples autochtones. Nous comprenons que l’œuvre Ukiuktaqtumi a été créée en réponse au film « of the North », pour autant, à travers ce prix nous saluons la démarche artistique adoptée et la beauté du message transmis qui arrivent à transcender totalement l’esthétique des images.

 

Prix APTN
Alethea Arnaquq-Baril, réalisatrice de Angry Inuk /Inuk en colère – Canada 2016

Une vocation de cinéaste s’affirme avec un film qui vise juste en démontrant que le respect des équilibres naturels passe aussi par un développement économique à échelle humaine. Avec une éloquente illustration et défense de la chasse au phoque, telle qu’écologiquement pratiquée par des Inuit soucieux de la préservation de leur mode de vie, une cinéaste a donné voix aux siens dans un documentaire percutant. Alethea Arnaquq-Baril se mérite le prix APTN, remis dans le cadre du festival Présence autochtone 2017, pour Inuk en colère.

Finalistes:

Alethea Arnaquq-Baril, réalisatrice de Angry Inuk /Inuk en colère

Janine Windolph, co-réalisatrice de The Land of Rock and Gold

Zacharias Kunuk, réalisateur de Maliglutit (Searchers) 

Caroline Monnet, scénariste et réalisatrice, sélectionnée pour la résidence de la Cinéfondation (Festival de Cannes) pour l’écriture et la présentation de son projet de film intitulé Bootlegger

 

Revue Séquences
Prix Séquences meilleur documentaire Kuun metsän Kaisa (Kaisa’s enchanted Forest / La forêt enchantée de Kaisa), de Katja Gauriloff – Finlande, 2016

À partir d’une improbable et ancienne rencontre et de la longue amitié qui s’est ensuivie entre un écrivain suisse et une conteuse de la nation Sami, la réalisatrice a su tisser avec un doigté cinématographique exemplaire une œuvre composite qui marie l’animation et les documents d’archives, illustrant l’imaginaire et la vie de ce peuple du Nord ballotté par les conflagrations du 20e siècle.  Le jury de la revue Séquences, dans le cadre de Présence autochtone 2017, accorde le prix Meilleur documentaire à Katja Gauriloff pour Kuun metsän Kaisa (La forêt enchantée de Kaisa / Kaisa’s enchanted forest)

 

Mention A Time to Swim, d’Ashley DuongCanada, 2016
Accompagnant le retour d’un exilé au pays natal, une caméra s’insère dans l’univers du peuple Kelabit en Asie du Sud-Est, captant les dissensions causées par l’éventuelle cession du territoire à des compagnies forestières. Pour un compte rendu sensible et honnête d’une réalité autochtone complexe, une mention spéciale du jury Séquences est décernée à Ashley Duong pour A Time to Swim.

 

Honoré: Vincent Carelli, Brésil
Le jury de la revue Séquences, à l’occasion de la présentation de Martírio sur la lutte des Guarani-Kaiowá, décerne à Vincent Carelli une mention d’honneur pour l’ensemble de son parcours de cinéaste, de formateur et de militant au sein de l’organisation Vídeo nas Aldeias, vouée à la parole indigène et à la préservation du riche héritage autochtone du Brésil.

 

Jury pour les prix Création, Rigoberta Menchu, Court Métrage et Animation:

Émilie Monnet

Courtney Montour

Catherine Van Der Donckt

Natasha Kanapé Fontaine

Jean Morisset

(Carlos Alberto Tamup Canil)