Ginette Aubin

Ginette Aubin

Peintre et graveur de la nation malécite du Québec, Ginette Aubin poursuit une œuvre ouverte, fortement inscrite dans l’histoire de son peuple. Ses œuvres font parties de plusieurs collections particulières et publiques, tant au Canada qu’en Europe. À l’automne 2005, deux galeries françaises ont présenté ce cheminement très particulier d’une artiste qui réussit à faire vivre dans la fulgurance les traces d’un passé lointain. L’artiste est représentée à Montréal par la Guilde canadienne des métiers d’arts.

Tracer, voir : pierre, papier, empreinte
Entre la figure emblématique de son grand-père et celle plus énigmatique d’une princesse malécite, Ginette Aubin déploie la carte de ses territoires identitaires. La pierre parle et l’artiste est dépositaire de cette parole ancienne que lui a fait entendre son grand-père. Les pétroglyphes que nous ont laissés les Malécites sont les signes essentiels de son histoire.
Lorsque l’artiste trace les lignes des pétroglyphes, elle pose un geste singulier qui révèle l’exemplarité de ces images d’un autre temps. Elle les fait passer de ce côté-ci du temps, témoins dont la présence fulgurante, proche de l’apparition, éclaire les lieux des origines.

Pourtant, nous sommes face à une œuvre de patience plutôt que d’urgence. D’abord la patience des pierres, porteuses de sens qui nous donnent à lire les territoires réels et symboliques des peuples premiers, puis celle tranquille d’un grand-père qui savait encore entendre les voix anciennes et en transmettre l’héritage. Au-delà de la vivacité de certaines plages colorées, de la fougue des traits et de l’audace des compositions, il y a la patience de l’artiste qui a recueilli les signes vrais de son appartenance. Ses œuvres sont autant de jalons de sa quête identitaire.

Pour Ginette Aubin, il ne s’agit pas de reproduire. Ce qui émerge de l’oubli n’est pas un passé révolu dont elle aurait gardé la nostalgie. Nous sommes en quelque sorte convoqués au surgissement d’un présent qui n’en finit jamais d’avoir lieu. La surface gravée devient ainsi l’espace où l’empreinte des anciens Malécites et les gestes de l’artiste fusionnent et créent un langage neuf, une parole vivante.

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Abordage

Ginette Aubin, 2005
Gravure sur plexiglass et pastel à l’huile, 61 x 61 cm

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Princesse malécite

Ginette Aubin, 2005
Gravure sur plexiglass, 46 x 92 cm

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La pipe de ton ancètre

Ginette Aubin, 2005
Gravure sur plexiglas, 31 x 15 cm