Jacques Newashish

Jacques Newashish

Peintre et graveur, Jacques Néwashish gère également un site de vie traditionnelle à Coucoucahe en Haute-Mauricie. Une intelligence attentive aux êtres et au territoire imprègne son œuvre. Tant par son art que par son implication auprès des siens, ce créateur sensible et engagé demeure un homme libre encore d’accorder sa respiration à celle de la terre.

Au cours de son installation-performance intitulée Cercle de vie, Jacques Néwashish définit un vaste sentier où ceux qui l’empruntent sont amenés à vivre une expérience d’intervention au sein d’un paysage donné. Mille bâtons ou perches, de deux mètres de hauteur, coupées et préparées par une équipe de Wémotacie, sous la direction de l’artiste, balisent un sentier de l’amitié. Ces bâtons portent les signes, marques et traces de la région d’où ils sont prélevés et de ceux qui les auront manipulés. Cette première étape du projet implique la participation de la communauté atikamekw de Wémotacie, principalement la jeunesse, qui aura par le fait même l’occasion à la fois de manifester la fierté de son appartenance et de tendre vers les populations urbaines un geste d’amitié.

Les bâtons d’amitiés font ensuite le voyage vers Montréal, où ils sont installés en fonction du lieu choisi. Des rituels spécifiques et des performances (chants et danses) accompagnent les étapes de la performance.

L’ensemble des bâtons d’amitié est ensuite disposé sur le site entourant le belvédère Kondiaronk selon un parcours sous forme de sentier. La forêt territoriale de la nation atikamekw prend ainsi racine dans le paysage urbain. Un échange symbolique entre deux types d’occupation du territoire s’élabore autour de l’œuvre.

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L’homme suivra

Jacques Néwashish, 1999
Acrylique sur toile, 40 x 60″

Tons de rouge, de noir et de bleu. Une rivière coule dans une forêt. Un grand profil de tête humaine au regard triste rempli toute l’extrémité gauche du tableau. Des oiseaux stylisés planent au dessus de ce qui semble être des croix dans un cimetière. Un petit homme tenant un bâton marche sur les pistes d’animaux à quatre pattes.

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Les oies

Jacques Néwashish, 1999
Acrylique sur toile, 30 x 40″

Tons d’orange et de noir. Le profil d’une tête humaine au regard songeur occupe toute l’extrémité gauche du tableau. Une flopée d’oies repose sur ce qui semble être un lac. Au loin on aperçoit des petites montagnes rondes.

Les figurines les plus petites, environ 1 pouce, les plus grandes, environ 3 pouces L'échiquier est en cuir. Ses carreaux sont composés de perles de verre. Le panier d'écorce de bouleau est orné d'une fleur gravée à quatre pétales d'où émergent des tiges et de petites feuilles. Les petits sacs de cuir sont brodés avec des fils formant des motifs de plumes.

Les gardiens de la terre

Jacques Néwashish, 2003
Jeu d’échecs
Écorce, cuir et bois d’orignal, perles et fil à broder

Les figurines les plus petites, environ 1 pouce, les plus grandes, environ 3 pouces L’échiquier est en cuir. Ses carreaux sont composés de perles de verre. Le panier d’écorce de bouleau est orné d’une fleur gravée à quatre pétales d’où émergent des tiges et de petites feuilles. Les petits sacs de cuir sont brodés avec des fils formant des motifs de plumes.

« Il y longtemps tous les êtres étaient des esprits. La terre existait déjà et elle était comme un paradis. Il y avait des prairies, des forêts des lacs et des rivières ainsi que des montagnes qui touchaient le ciel. Mais aucun homme ni aucun animal ne la peuplaient. L’esprit qui avait créé la terre voulut la protéger. Il inventa un jeu où des clans s’affronteraient afin de déterminer lequel serait le gardien de la terre. »

Jacques Néwashish

Pour certains Autochtones, le ciel, ou plus précisément la voie lactée, est représenté par un damier dont les cases contiennent une croix. Les croix symbolisent les étoiles. L’échiquier de Jacques Néwashish est fait de perles brodées sur une peau d’orignal par une femme de sa communauté. La partie se joue sur ce ciel étoilé. Les pièces stylisées taillées dans un panache d’orignal rappellent quelques uns des animaux qui se partagent les grandes forêts des Atikamekw.

L’échiquier peut être enroulé, les pièces bien à l’abri dans leur sac brodé ; le jeu trouve place dans un panier d’écorce décoré des motifs floraux propres aux peuples algonquiens. Il est ainsi aisément transportable dans un canot au même titre que les objets usuels dont se servent les Atikamekw, traditionnellement nomades, lors de leurs déplacements saisonniers.

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Les gardiens de la terre (détail)

Jacques Néwashish, 2003
Jeu d’échecs
Écorce, cuir et bois d’orignal, perles et fil à broder

On voit un détail des carreaux perlés sur lesquels quatre des figurines reposent. Elles sont simplement sculptées sans détails excepté les traits des visages.

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Cercle de vie, performance (détail)

Jacques Néwashish, 2002

Cette performance avait lieu le 21 juin, Jour National des Peuples Autochtones au Jardin des Premières Nations. Jacques Néwashish avait aménagé un espace vert en plantant des centaines de perches dont les dimensions étaient d’environ 10 pieds de hauteur par 1 à 2 pouces de circonférence. Elles étaient peintes aux couleurs des quatre directions, jaune, rouge, noir et blanc. Sur la photographie on voit Jacques qui s’adresse aux participants.

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L’Enfant lumière

Jacques Néwashish, 1999
Bois gravé sur papier, 22 x 30″

Une femme nue soulève son nouveau-né vers la lumière. Une famille d’orignaux, un ours debout, des poissons et des oiseaux sont avec elle dans un petit cours d’eau devant des montagnes. Un bras protecteur couvre la surface centrale et horizontale du tableau.